Il y a quelques temps, j’ai participé à une réunion avec Adabelle Carson, une thérapeute spécialisée dans le rééquilibrage des chakras. Le thème de la séance était “trouver son pourquoi”.
Adabelle nous a invité à nous questionner: pourquoi est-ce que je fais ce que je suis en train de faire ? Cela peut paraître très simple, dit comme ça. Mais il s’agit ensuite de continuer à se questionner en demandant pourquoi, pourquoi, pourquoi… Jusqu’à arriver à la phrase qui nous fera déplacer des montagnes.
C’est le mot responsabilité qui m’est tout de suite venu à l’esprit. C’est le mot qui me ferait gravir l’Everest ou traverser la Manche à la nage. Je veux aider les personnes à se ré-établir dans leur responsabilité, à reprendre le pouvoir sur leur santé physique, mentale et émotionnelle.
Après ça, j’ai continué à me questionner. Pourquoi suis-je si obsédée par cette idée de responsabilité individuelle ? Et voilà que les images de moi à l’hôpital américain de Reims ont jailli dans mon esprit. Depuis toute petite, j’ai navigué dans les eaux sombres de l’asthme et de l’eczéma, deux pathologies qui “appartiennent au même terrain”, selon les médecins. Autrement dit, si vous avez l’un, ce n’est pas étonnant que vous ayez l’autre.
Grandissant avec cette idée que l’asthme et l’eczéma faisaient partie de moi et que l’un n’allait pas sans l’autre, j’ai été envoyée à “l’école de l’asthme”, un programme proposé par l’hôpital afin d’apprendre aux enfants à gérer leur asthme: que faire comme sport, quand et comment prendre son traitement de fond, que se passe-t-il dans les bronches quand on fait une crise d’asthme, etc. Un jour, je suis même passée sur France 3 qui était venu pour faire un reportage.
Pendant ce temps-là, je continuais à aller aux urgences tous les trois mois au beau milieu de la nuit et à appliquer des crèmes à la cortisone qui me brûlaient la peau là où l’eczéma se manifestait.
On ne m’a jamais appris à respirer à l’école de l’asthme, on ne m’a jamais donné la liste des aliments qui crée du mucus dans le corps, on ne m’a jamais dit que je pouvais guérir. “Vous avez une chance sur deux que ça disparaisse à l’adolescence” est la seule chose que je me suis entendue dire.
Le temps et l’énergie de familles entières sont investis dans ce genre de programme. L’argent public est investi dans ce genre de programme. L’esprit des enfants et des parents est embué et la responsabilité individuelle est aux abonnés absents.
Voilà d’où vient mon pourquoi. Voilà pourquoi je n’ai jamais cessé de chercher. Quand j’ai eu 18 ans et que l’hôpital pour enfants ne pouvait plus me prendre en charge, j’ai été lâchée dans la nature. C’est aussi le moment où ma mère a commencé à s’intéresser aux huiles essentielles, m’ouvrant la voie à une pensée alternative qui culmine maintenant avec mon coaching de santé holistique, mon engagement chez doTerra et ma formation en breathwork.
Je ne me suis jamais expliqué pourquoi j’étais entrepreneure dans l’âme alors que je ne viens pas d’une famille de chefs d’entreprise ou d’entrepreneurs. Je n’ai jamais vraiment su pourquoi travailler au service de la vision de quelqu’un d’autre m’est si insupportable.
Mais en repensant à l’école de l’asthme, peut-être que je comprends. C’est toute la différence entre être le manager de sa maladie ou le fondateur de sa santé. C’est une différence qui, présentée avec ces mots, paraît évidente et même grossière. Mais elle est très subtile, en réalité.
Est-ce que j’apprends à savoir quand sortir ma ventoline ou est-ce que je réapprends à respirer ?
C’est une différence subtile même au sein des méthodes naturelles. Est-ce que j’apprends quelle huile essentielle utiliser pour me masser le ventre ou est-ce que je change mon alimentation quand ma digestion se fait lourde ?
C’est l’éternelle dichotomie entre la cause et la conséquence, entre l’opinion publique et la pensée individuelle, entre l’économique et l’éthique…
On pourrait débattre pendant des heures. Mais puisque la sagesse est dans l’action, j’ai choisi mon camp. Aujourd’hui, cela fait presque dix ans que je ne suis pas allée à l’hôpital, que je n’ai plus de ventoline dans mon sac et que je n’ai pas acheté une crème à la cortisone.
J’ai choisi d’être la fondatrice de ma santé et je renouvelle ce choix tous les jours, avec enthousiasme, discipline et légèreté.
Aider ceux qui croisent ma route à faire de même, à ne pas avoir peur de la grande responsabilité qu’est celle de sa santé et à s’en réapproprier les codes, voilà ce qui me ferait déplacer des montagnes, gravir l’Everest et traverser la Manche à la nage. On se retrouve sur l’autre rive !