J’ai tardé à écrire cet article parce que la vérité, c’est que je ne savais pas par où commencer. Je me disais: “le breathwork, ça se vit. C’est impossible à décrire.” Et c’est encore ce que je pense en partie. Alors, plutôt que de longues descriptions, j’aimerais vous parler de mon expérience personnelle et des quelques études existantes sur les bienfaits des techniques de respiration dont le breathwork contemporain fait partie.
J’ai commencé le breathwork il y a un an et demi. J’ai d’abord pratiqué en ligne puisque j’étais clouée dans l’appartement dans lequel je venais de déménager en Italie par une pandémie mondiale. J’avais arrêté la pilule peu de temps auparavant à cause d’un trouble dysphorique prémenstruel (1) qui s’aggravait, mois après mois. L’anxiété dont je souffrais depuis des années était à son comble.
J’ai participé à une séance de breathwork avec Lucille Fauque sans bien savoir à quoi m’attendre. Durant la première séance, j’ai traversé tout l’éventail des émotions et des sensations: j’ai pleuré, j’ai ri, j’ai ressenti de l’électricité traverser tout mon corps, expérimenté la tétanie, une grande sensation de calme, puis une détente totale.
Il m’a fallu un peu de temps avant de refaire une séance. Ce que je ne savais pas, c’est que je serai déjà en formation ! Le breathwork m’a appelée et j’ai répondu avec un grand oui.
C’est quoi, le breathwork ?
Difficile de s’accorder sur une seule et unique réponse à cette question. Breathwork veut dire littéralement travail sur la respiration. On pourrait donc s’accorder à dire qu’il s’agit de toute technique de respiration des pranayama de yoga jusqu’aux différentes techniques plus contemporaines. Nous nous accorderons sur cette définition de Jim Morningstar: “le travail sur la respiration est la science et l’art de la conscience de la respiration et de sa modulation.”
Plusieurs pratiques aux modalités et objectifs quelque peu différents se sont développées depuis les années 70, les deux principales étant la respiration holotropique de Stanislas Grov et le Rebirthing de Leonard Orr.
Ma pratique est issue de cette seconde branche.
Laissons la parole à Leonard Orr, le fondateur de la méthode:
“Pour moi, le Rebirthing a deux définitions principales :
Le Rebirthing, la respiration énergétique intuitive ou respiration énergétique consciente, est la capacité à respirer de l’énergie aussi bien que de l’air. C’est l’art d’apprendre à respirer à partir du Souffle lui-même. Le Rebirthing est peut-être la capacité d’auto-guérison la plus précieuse que les humains puissent apprendre. Nous ne pouvons avoir la maladie et la relaxation dans le même espace, en même temps. La relaxation est le guérisseur ultime. Chaque respiration induit une relaxation. Par conséquent, la respiration est le guérisseur ultime. La respiration énergétique consciente est la capacité de guérison la plus naturelle de toutes. Cette capacité consiste à fusionner l’inspiration et l’expiration en un rythme doux et détendu, d’une manière intuitive, qui inonde le corps d’énergie divine. (…)”
Que se passe-t-il concrètement pendant une séance de breathwork ?
La technique se pratique allongée sur un tapis de sol ou sur un lit. Nous avons tendance à préférer le tapis pour ne pas s’endormir !
Une séance dure entre 50 minutes et une heure, suivie de 10 à 20 minutes de relaxation.
La technique du Rebirthing consiste à fusionner l’inspiration et l’expiration. La respiration devient alors connectée, comme une vague qui ne s’arrête jamais ou un cercle. Cela permet d’augmenter les niveaux d’oxygène dans le corps et d’entrer dans un état de conscience modifié. C’est cet état qui permet de se connecter à des énergies plus subtiles, d’expérimenter de grandes réalisations, de recevoir des messages, de revivre des épisodes du passé ou d’entrevoir le futur avec une grande clarté.
Si vous regardiez le diagramme de vos ondes cérébrales pendant une séance de breathwork, vous verriez que votre rythme cérébral change. Des ondes bêta (12-17 Hz) qui sont celles des activités quotidiennes lorsque nous réfléchissons, prenons des décisions ou résolvons des problèmes, vous passerez en ondes alpha (8-12 Hz) ou même thêta (3-8 Hz), synonymes de de conscience du présent, de détente et de grande réceptivité.
Quels sont les bienfaits d’une pratique régulière de breathwork?
Respirer, c’est vivre. La façon dont nous respirons a une grande influence sur notre qualité de vie. De nombreuses personnes respirent mal. Nous respirons en moyenne à seulement 30% de notre capacité respiratoire alors que 70% des toxines sont éliminées par les poumons…
Nous respirons environ sept millions de respirations par an. Les effets à long terme d’une mauvaise respiration sont donc cumulatifs. Ils conduisent à une moins bonne vitalité, de la fatigue, à un affaiblissement de tout notre système et éventuellement à de graves problèmes de santé.
Le volume d’air que nous respirons chaque jour est environ cinq fois supérieur au volume de nourriture et de boisson que nous consommons ! Comme on le dit beaucoup en yoga, faire de petits changements maintenant évitera de grands problèmes plus tard. Alors, réapprenons à respirer !
Tous les entraînements sportifs de haut niveau comprennent un travail sur la respiration. Les plus grands coach business comme Tony Robbins connaissent et transmettent l’importance de la maîtrise de la respiration. La respiration est un élément central de l’intelligence émotionnelle et de la clarté mentale. C’est elle qui nous permet de travailler avec nos émotions et de maîtriser nos pensées.
Le breathwork a également démontré des effets sur l’anxiété et la dépression (2). Ces résultats sont très intéressants et prometteurs puisque l’anxiété et la dépression sont les exemples parfaits de maladie qui se logent dans le corps sur un terrain inflammatoire tout en ayant un effet prononcé sur la psyché de l’individu. Le breathwork influence, en effet, nos différents corps: physique, émotionnel, mental et spirituel.
Comment le breathwork a changé ma vie
Aujourd’hui, cela fait plus d’un an que je respire en séance au moins deux fois par mois. Mon anxiété a considérablement diminué et quand les vagues anxieuses refont surface, je ne m’identifie plus à elles. Je les observe et les laisse passer. Je me suis allégée de quelques kilos que je ne reprends plus, même avec mon bon coup de fourchette. J’ai dépassé la peur de la mort qui me rongeait depuis le décès du mari de ma mère. Mon activité professionnelle a décollé parce que j’ai visualisé, ressenti ce que je voulais pour ma vie et reprogrammé un grand nombre de mes croyances. Voilà un petit aperçu de ce qui s’est passé pour moi depuis le début de ma pratique de breathwork. Bien sûr, tout ceci est différent pour chaque personne qui s’engage dans cette pratique. Ce que je veux vous montrer, c’est qu’il s’agit d’un vrai chemin de transformation.
Toutes les études du monde ne peuvent rendre compte de la profondeur du processus intérieur qui se déroule en breathwork. Le breathwork, ça se vit. Et parfois, les mots manquent. Et c’est très bien comme ça.
“La connaissance vient de l’expérience. Tout le reste n’est qu’information.” Albert Einstein
(1) “Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) est une forme sévère du syndrome prémenstruel (SPM) avec au premier plan des symptômes psychiatriques, survenant durant la dernière semaine de la phase lutéale et s’améliorant au début de la phase folliculaire. Les caractéristiques essentielles du TDPM sont : une humeur dépressive, une anxiété et une labilité émotionnelle marquées, ainsi qu’une diminution de l’intérêt pour les activités de la vie quotidienne.” Francesco Bianchi-Demicheli, Revue Médicale Suisse
(2) Sudarshan Kriya yogic breathing in the treatment of stress, anxiety, and depression: part I -neurophysiologic model Richard P Brown 1, Patricia L Gerbarg
Breathwork: An Additional Treatment Option for Depression and Anxiety? Lloyd Lalande, Matthew Bambling, Robert King & Roger Lowe
Pour un article très complet sur le breathwor contemporain, cliquez ici.